Mark Hofmann – La création de faux documents historiques

Imaginez faire une découverte historique d’ampleur.

Imaginez devenir le centre d’attention de toute une ville et bientôt de votre pays tout entier grâce à votre flair pour dénicher des documents que tout le monde pensait perdu ?

Ça fait rêver non ?

L’histoire d’aujourd’hui, va vous montrer comment, en 1980, un jeune homme de 26 ans à l’allure passe partout est devenu une star dans le milieu très fermé des collectionneurs d’anciens documents historiques.

Mais, surtout comment cet homme a gagné son titre de « roi des faussaires » …

(La transcription de l’audio en texte est disponible plus bas)

🟠 L’épisode :

00:00 ⇒  Introduction de l’épisode

01:01 ⇒ Mark Hofmann : collaboration avec la chaîne YouTube Nota Bonus

03:22 ⇒ 3 techniques de manipulation utilisées par Mark Hofmann

10:20 ⇒ Le magazine gratuit de lutte contre les manipulations « La petite Histoire »

11:06 ⇒  2 astuces pour lutter contre les arnaques sentimentales

16:33  ⇒  Récapitulatif

17:52 ⇒ Pour lutter contre les manipulations

18:20 ⇒  Teaser du prochain épisode

🟠 Envie d’aller plus loin dans les connaissances sur la manipulation ?

Ce podcast s’accompagne d’un magazine gratuit « La petite Histoire » qui vous propose des articles et analyses complètes autour d’histoires de manipulations historiques ou contemporaines.
Vous pouvez télécharger tous les numéros ici

 

🟠 « La petite Histoire des manipulations » est un podcast dédié à la prévention et à l’éducation contre les manipulations.

À chaque épisode, je vous présente une histoire de manipulation et vous propose d’analyser les techniques manipulatoires utilisées.
Chaque épisode se termine par quelques conseils pour éviter les situations de manipulation et en sortir.

 

🟠 Une question sur le magazine ou sur le podcast ?

contact@coralinehausenblas.com
LinkedIn : Coraline Hausenblas

 

🟠 Je suis Coraline Hausenblas, psychomotricienne Diplômée d’Etat et auteure.
Passionnée par les notions de communication et de relation, je travaille depuis plusieurs années sur les communications manipulatoires.
Je suis aujourd’hui spécialisée en analyse de documents écrits.

🟠 J’ai publié en mars 2022 une analyse d’écriture complète et chiffrée pour prouver que la « lettre du Titanic » est un faux document historique

Vous pouvez télécharger l’analyse scientifique complète ici :

🟠 Transcription de l’épisode :

Alors aujourd’hui, exceptionnellement, il n’y aura pas la traditionnelle petite histoire pour démarrer l’épisode.

Si vous êtes intéressé par l’histoire de Mark Hofmann, vous pouvez vous rendre sur la chaîne Youtube d’Histoire « Nota Bonus » qui est la chaîne secondaire de Nota Bene.

Je vous mets le lien vers la vidéo en description.

Là, vous trouverez l’épisode « Mark Hofmann, le roi des faussaires » pour lequel j’ai effectué les recherches et co-écrit le script.

La vidéo est assez courte, elle fait un peu plus de 6 minutes, et elle retrace l’histoire de Mark Hofmann.

J’en profite pour remercier toute l’équipe de la chaîne Nota Bonus pour cette collaboration.

On a préparé une série de 4 sujets autour des faussaires qui je l’espère, vous plaira.

Donc aujourd’hui, on va voir ensemble quelques techniques utilisées par Mark Hofmann.

On va se centrer aujourd’hui sur lui, sur sa personnalité plus que sur l’aspect technique de ses magouilles.

Mais, je referai un autre épisode qui sera consacré lui, à la façon dont Mark Hofmann crée ses faux documents.

Pour débuter, on pourrait dire qu’il est totalement aberrant de penser qu’en 1980, un simple étudiant en première année de médecine, ai pu créer de toute pièce des documents historiques.

Le gars a quand même fabriqué de ses mains de faux documents liés à l’Église Mormone mais a aussi écrit de faux poèmes qu’il a attribué à Emily Dickinson, ou de fausses lettres qu’il signait du nom de Georges Washington ou Abraham Lincoln.

Pour le dire autrement : le mec était un génie en imitation d’écritures mais il était aussi capable d’imiter le style de plusieurs auteurs.

Et cerise sur le gâteau, il a surtout réussi à tromper tous les experts de l’époque.

Pourtant, en cette fin de XXème siècle, ce n’était pas les techniques qui manquaient pour prouver la fraude.

Alors comment ?

Comment Mark Hofmann s’y est pris pour tromper tout le monde ?

C’est ce qu’on va voir tout de suite.

Les tactiques employées :

1) Etre invisible pour passer partout :

Certaines personnes passent leur vie à rechercher de l’attention sur elle.

Mais vous connaissez l’expression : « méfiez-vous de l’eau qui dort ? »

Mark Hofmann incarne cette expression à merveilles.

Il a tout fait pour être un type « passe-partout » et ne jamais attirer l’attention.

Pourquoi ?

Parce qu’il avait compris l’une des bases pour qu’un travail de faussaire soir un succès : l’importance de l’image sociale.

L’image sociale, c’est l’image ou l’idée que les autres se font de nous.

Certains faussaires ou certains criminels utilisent parfois leur belle image sociale pour mieux tromper leur victime.

Mark Hofmann lui, a fait tout l’inverse.

Il a réussi ses escroqueries non pas parce qu’il était beau ou avait du charme.

Non pas non plus parce qu’il parlait bien.

Il a réussi parce qu’il a utilisé une technique de manipulation redoutable : il s’est fait passer pour plus con qu’il n’était !

Et oui !

On y pense pas souvent, pourtant vous seriez surpris par l’efficacité de cette technique !

Etudiant médiocre, totalement effacé socialement, Mark Hofmann a commencé ses arnaques très jeune.

Et quand il se trouvait face à des personnes bien plus cultivées que lui ou qui pensait être supérieur à lui, sa stratégie était toute trouvée :

Les laisser penser qu’il était un demeuré et même… en rajouter.

Les mecs en face étaient tout heureux d’avoir « plumer le pigeon » et d’acheter pour une bouchée de pain des œuvres qui valaient en réalité très très cher.

Et quand Mark revenait vers eux pour leur vendre un nouveau document, ils avaient toujours l’impression de réaliser de très bon deal au dépens du « pigeon ».

certains ont ainsi donner à Mark Hofmann plusieurs centaine de milliers de dollars, tout fiers de leur investissements.

Mais, ils ont déchanté quand ils se sont aperçu que tout les documents… étaient des faux.

Mark Hofmann a réussi ses arnaques parce que son image de « pauvre type » cachait en réalité une intelligence redoutable.

Le « pigeon » était en fait un véritable rapace …

Si sa compréhension fine de la psychologie humaine a permis à Mark Hofmann de créer les bases pour faire croire n’importe quoi à n’importe qui, il y a un autre aspect central dans le succès de ses magouilles :

2) c’est la possession de capacités cognitives hors du commun

Loin de l’image qu’il donnait de lui, Mark Hofmann était en réalité un homme d’une intelligence rare doublé de capacités cognitives ultra performantes.

C’est son intelligence qui lui a permit d’échafauder ses plans de manipulations mais ce sont ses capacités de mémoire, de concentration, d’attention et de résolution de problème qui en ont fait un génie du faux.

Il passait ainsi des heures et des heures assis dans les bibliothèques pour observer une écriture et s’en imprégner. Il passait ensuite encore des heures et des heures à s’entraîner à la copie, ne s’arrêtant que quand il était sûr que la copie soit parfaite.

Ce qui est drôle, c’est que nos sociétés considèrent toujours l’intelligence comme quelque chose de positif.

Etre intelligent serait donc toujours une qualité, et surtout être intelligent mènerait toujours à accomplir de grandes et belles choses.

L’histoire de Mark Hofmann nous rappelle cependant que l’intelligence est indépendante des valeurs qu’on lui colle.

Parce qu’il y a de vraies « intelligence du mal », de vrais « génies du mal ».

L’intelligence ne dit rien de ce qu’on fera avec.

Avec de telles capacités cognitives et un tel esprit de création, ce type aurait pu être l’un des plus grands contributeur de l’humanité.

Mais, il a choisi le chemin inverse.

Il a décidé d’orienter son intelligence et ses capacités pour duper les autres.

On en vient à la troisième caractéristiques qui a fait le succès de Mark Hofmann :

3) Un amour immodérée pour la duperie :

Tout le monde ne sera pas dans sa vie un faussaire.

Certains essaieront peut-être de créer un canular qui attirera l’attention mais, les erreurs commises par des amateurs sont toujours détectées, ce n’est qu’une question de temps.

Dans les canulars, le faussaire peut espérer gagner de l’attention et pourquoi au passage, de l’argent.

Mais si les faussaires de génie du niveau de Hofmann veulent aussi de l’attention et de l’argent, ils veulent aussi autre chose.

Il veulent un challenge.

Ils ont besoin de challenge.

Ils finissent par être accro aux challenges.

Et le top des challenges pour eux : c’est de tromper les experts.

Mark Hofmann adorait plumer ceux qui lui achetaient ses faux documents.

Mais, ce qu’il adorait par dessus tout c’était de voir les experts se planter.

Quand les premiers experts qui ont analysé ses documents ont confirmé qu’il s’agissait bien de documents authentiques, Hofmann a compris qu’il les tenait.

Et à partir de là, il s’est lâché.

Il a produit de plus en plus de faux documents

Le kiff de Mark Hofmann, c’était de voir les experts authentifier ses faux documents.

On verra d’ailleurs dans la partie « astuces » comment on peut expliquer que tant d’experts aient pu être aussi aveuglés.

Les faussaires font bien sûr ce qu’ils font pour l’argent.

Gagner beaucoup, rapidement, c’est une des premières motivations à créer un faux documents.

Mais, on l’oublie souvent, le plaisir à duper est aussi un puissant moteur.

Et si en plus, on peut joindre à la duperie, l’humiliation, c’est encore mieux…

Petit aparté avant de voir ce que l’histoire de Mark Hofmann peut nous apprendre sur la manipulation.

Si le sujet des manipulations vous passionne, n’oubliez pas d’aller télécharger à la fin de l’épisode, les numéros du magazine gratuit « La petite Histoire » ici.

La petite Histoire c’est un magazine consacré à la prévention contre les manipulations et les pseudo-sciences.

Et en plus, il est totalement gratuit !

Alors si vous en avez assez que les manipulations dirigent votre vie, c’est sur coralinehausenblas.com que ça se passe.

Alors que peut nous apprendre l’histoire de Mark Hofmann et surtout ses méthodes pour berner les experts ?

On va donc voir maintenant 3 puissants leviers psychologiques qui expliquent, en tout cas en partie, comment des spécialistes peuvent se faire duper.

1) Le premier levier, et on l’a déjà évoqué plus tôt, c’est l’image sociale

Comme on l’a vu, l’image sociale c’est l’image que les autres ont de nous.

Parce qu’entre l’image sociale d’un individu et ce qu’il est réellement… il y a parfois un monde.

L’image sociale n’est donc pas une image fidèle de nous mais, plutôt une construction sociale basée sur notre façon d’être ou d’agir.

On peut donc dire que l’image sociale est souvent trompeuse, qu’elle soit positive ou négative.

Beaucoup de criminels ont de bonnes voir très bonnes images sociales. Ça ne les empêchent pas de tuer, parfois même de torturer.

A contrario, certaines personnes ont une image sociale pas terrible mais, sont de gentilles personnes.

Donc l’image sociale c’est quelque chose qui est important dans les relations humaines, ça permet de faire une sorte de « scan » des personnes qu’on rencontre ou qu’on côtoie mais, c’est aussi un piège.

Dans le cas de Mark Hofmann, on voit que son image sociale n’était pas très positive et que beaucoup ont crû qu’il était un nigaud.

Ces personnes l’ont sous-estimé et ont donc adopté des attitudes de supériorité à son égard, pensant se jouer de lui.

Mais, bien sûr, c’est lui qui s’est joué d’eux, comprenant qu’en les laissant penser qu’il était un plouc, ils baisseraient leur niveau de méfiance envers lui.

Les apparences sont parfois trompeuses et le fossé entre l’image sociale de quelqu’un et ce que la personne est réelle, est parfois colossale.

Le deuxième levier psychologique que Mark Hofmann a activé chez ses victimes, c’est :

2) Le fait de jouer sur leurs émotions et surtout, sur leur manque de recul

Mark Hofmann a pu plumer ses victimes car il leur présentait des documents rares qu’on croyait perdu dans les méandres de l’Histoire.

Ici, on va se concentrer sur la question des experts car beaucoup de gens s’interrogent encore aujourd’hui de savoir comment des experts ont pu tomber dans le panneau.

On pense que beaucoup d’experts se sont laissé berner parce qu’ils pensaient que les documents historiques qu’ils avaient sous les yeux étaient de véritables découvertes.

Mieux que des découvertes : c’était presque des miracles.

Quand vous êtes expert de l’oeuvre d’Emily Dickinson et qu’on vous sort un poème perdu de la célèbre poétesse, on peut comprendre que l’émotion sera au rendez-vous.

Quand j’ai travaillé sur la fameuse « Lettre du Titanic », j’ai souvent pensé à cette enfant qui étaient censé avoir écrit la lettre.

J’ai aussi souvent pensé à ce qu’elle avait dû vivre, elle et sa famille, lors du naufrage du paquebot.

Après tout, elle allait avoir 13 ans et la plus jeune de ses sœurs n’avait que 3 ans au moment du drame.

Le pire était peut-être l’idée qu’on a jamais retrouvé leurs corps, ni celui de Mathilde, ni ceux de ses frères et sœurs ni celui de sa mère.

On est humain et il y a un temps nécessaire pour accueillir les émotions qui font surface quand on travaille sur ce tels drames.

Mais, il y a aussi un espace de travail dans lequel, les émotions n’ont plus leur place.

Une analyse ou une expertise, c’est un travail très froid.

C’est un peu comme les chirurgiens ou les médecins légistes.

Si au moment de faire la première incision, ils commencent à penser à la personne allongée sur la table, sur sa vie, ect, ils sont foutus.

Savoir jongler entre moments d’émotions et blocage des mêmes émotions c’est central dans pleins de professions.

Ne pas savoir opérer cette séparation peut causer bien des problèmes et l’apparition du troisième levier :

3) la présence des biais cognitifs :

Les biais cognitifs ce sont des erreurs de traitement de l’information qui se répercutent dans les jugements que nous portons sur le monde.

Aujourd’hui, dans les milieux du scepticisme il est parfois de bon ton de reprocher aux croyants ou aux consommateurs de pseudo-sciences leurs « biais cognitifs ».

Mais, c’est oublier qu’on a tous des biais cognitifs.

Ils ne sont pas réservés à ceux qu’on appelle « complotistes » ou « croyants ».

Ils ont en fait un rôle : nous permettre de comprendre les êtres humains avec qui nous vivons et le monde dans lequel nous vivons.

Mais, ce sont des sortes de compréhensions réduites. Des sortes de raccourcis mentaux, qui sont très économique pour le cerveau et nous font gagner du temps.

Mais, leur danger est aussi ce qui fait leur raison d’être.

Pour en revenir à l’histoire de Mark Hofmann, les experts ont été berné probablement par leur propre biais cognitifs.

L’un qui a dû leur coûter le plus cher, c’est le biais de confirmation.

C’est l’un des plus redoutés par les chercheurs mais aussi par les enquêteurs.

Il consiste à ne voir que les éléments qui vont dans le sens de notre hypothèse et à «écarter » plus ou moins consciemment, les éléments qui vont dans le sens contraire.

On ne compte plus le nombre de travaux scientifiques, d’enquêtes de police ou d’expertises professionnelles qui ont été foutues en l’air juste par ce biais.

Avoir une hypothèse c’est bien. Mais ne chercher que ce qui confirme notre hypothèse, c’est le début de la fin.

C’est pour ça qu’en science, celui qui propose une hypothèse doit chercher lui-même à la défoncer.

C’est précisément pour éviter ce biais.

Comme je l’ai déjà dit dans ce podcast, la neutralité est un mythe.

On est jamais neutre émotionnellement et nos biais nous suivent quoi qu’on fasse.

Avoir un a priori, une sorte d’intuition ou une hypothèse sur un document c’est humain et c’est la base de beaucoup de travaux.

Mais, le danger arrive quand on en reste là.

Quand on se dit qu’on tient la réponse avant même d’avoir fait le boulot d’analyse ou d’enquêtes.

Les experts que Mark Hofmann a réussi à berner, était tellement pris dans un mélange de stupeur et d’excitation à l’idée d’avoir entre les mains des documents historiques rares, qu’ils ont laissé libre court à leurs biais cognitifs.

Les biais sont venus confirmer l’histoire qu’ils avaient envie d’entendre.

Donc, on récapitule :

Les arnaques de Mark Hofmann ont pu fonctionner grâce à plusieurs aspects de sa personnalité :

1) Une capacité à se fondre dans la masse et à passer inaperçu où qu’il aille.

2) Une intelligence et des capacités cognitives ultra performantes

3) Un amour de la duperie et une envie d’humilier les experts

Il y a 3 leviers psychologiques important sur lesquels Mark Hofmann a jouer pour berner les experts :

1) Le premier c’est l’image sociale.

2) Le deuxième levier ce sont les émotions ou plutôt la difficulté qu’on les experts à gérer leurs émotions et à prendre du recul.

3) Enfin, le troisième levier c’est la présence constante des biais cognitifs, qui avec les émotions, constituent une bombe quand il s’agit d’expertiser un document.

Mark Hofmann a été arrêté après avoir posé trois bombes qui coûtèrent la vie de deux personnes.

Débordé par ses propres bobards, il est devenu un assassin.

En janvier 1988, il est condamné à la prison à vie. Il n’échappe à la peine de mort que parce qu’il a accepté un deal avec le FBI : raconter toutes ses techniques qui lui ont permis de créer tant de pseudo-documents historiques.

Le « roi des faussaires » est encore aujourd’hui derrière les barreaux mais, il a réussi à gagner la première place dans l’histoire des plus grands faussaires de l’histoire.

N’oubliez pas, le meilleur moyen de lutter contre les manipulations c’est d’apprendre comment elles fonctionnent.

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Le prochain épisode sera un épisode de la série « 10 minutes pour comprendre ».

On va parler des émotions et de leur rôle dans les manipulations.

En attendant de vous retrouver jeudi dans 15 jours,

je vous remercie d’avoir écouté cet épisode et n’oubliez pas :

« Un grand bobard, commence toujours par une petite histoire. »

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